Comment sauver le Velib 2 de la catastrophe !

La situation du Velib 2 est pour le moins catastrophique... et pourtant il suffirait de 3 fois rien pour en faire un service de pointe.

La catastrophe est immense

750 stations installées en Juin, mais ça c'était le chiffre qui aurait du être mis en service le 1er Janvier. Et encore elle ne sont électrifiées qu'à 69%.  C'est donc environ 6 mois de retard, et normalement 6 mois de pénalité pour Smovengo, soit 6 millions d'euros.

Il y a ensuite le nombre de vélo qui est selon les chiffres officiels de 3000 vélos mécaniques ce matin et zéro vélos électriques. Mais l'objectif était d'avoir la moitié du parc disponible au 1er Janvier soit 12500 vélos dont 30% de vélo électrique, puis ensuite une augmentation progressive pour atteindre 100% du parc au 1er Janvier. Le parc de vélo disponible n'atteint que 12,5% du parc objectif.

Mais il y a pire, car en effet, le nombre de vélos utilisables est bien inférieur. Le site velib.philibert.info retraite les données officielles pour tenir compte des vélos qui ne bougent plus (courbe verte). Et là, on tombe à 1600 vélos utilisables, soit 6% du parc objectif.



Et ça n'est pas fini, car s'il y a si peu de vélos utilisables, c'est qu'il y a un problème grave de fonctionnement du cadenas sur les bornettes. L'invention phare brevetée par les frères Mercat, ne fonctionne pas sur les bornettes de Paris. Il y a divers maux qui les affectent selon les propres propos de Smovengo : des problèmes d'angles de montage des diapasons, des problèmes d'écartement des mâchoires, des problèmes de vis (?), des problèmes de lumières de verrouillage à limer etc ... Combien de bornettes va-t-il falloir ajuster manuellement & individuellement pour rattraper les problèmes ? On en a aucune idée. Mais elles sont devenus des pièges à vélos et à gogo. Et ce qui est sûr c'est que ça coûte et ça va coûter beaucoup d'argent.

Là-dessus, s'est rajouté un bug logiciel de gestion de la batterie des V-Box mécanique qui a laissé la batterie lithium-ion atteindre le stade irréversible de décharge profonde. Il faut donc changer toutes les batteries des vélos affectés par le problème, soit entre 6000 et 9000 vélos. Pas trop prévu au programme de Smovengo je suppose. Mais ça n'est qu'une conséquence secondaire du fait que les bornettes ne fonctionnent pas et piègent les vélos.

Le free floating

En toile de fond, les vélos chinois sont arrivés avec leur modèle en free-floating et surtout avec zéro argent public. La Mairie de Paris est donc tentée d'abandonner le Vélib à sa déchéance et de miser à fond sur le modèle importé de Chine. Ce modèle à toutefois des défauts, car sa rentabilité reste sujette à caution d'une part, et d'autre part il créé le bazar dans la ville en autorisant les vélos partout, jusque et y compris dans les cours intérieures ou dans les cages d'escaliers, et la maintenance des vélos n'est pas simple car ils sont très dispersés, sans parler de la régulation des flux.

Le modèle du futur est différent, c'est un modèle sans station physique qui coûtent très cher, mais où on doit rendre son vélo dans une zone dédiée aux vélos. Ceci rend la ville propre d'une part, mais optimise aussi le partage entre utilisateurs et l'accès par la maintenance. C'est d'ailleurs ce qu'a souhaité la ville de Stockholm dans son nouveau marché. Et devinez à qui le marché a été attribué ? Jean-Claude Decaux ! Quelle ironie pour Smoove. Smoove le challenger innovant, est déjà en retard sur le présent. La ville de Paris a été mal conseillée, par le cabinet Mercat.


En fait, avec le Vélib actuel on peut déjà faire ça. 


Comme l'a intelligemment proposé Still_a_brain, on pourrait déjà réactivé le mode overflow pour tous les vélos mécaniques. Pour ces vélos plus besoin d'utiliser les bornettes qui ne marchent pas : pas de risque de blocage, pas de risque de décharge... le bonheur quoi.



Il suffit pour ça que le vélo mécanique soit rendu dans la bulle de réception d'un totem de station. Le Vélib 2 utilise le protocole Zigbee qui a une portée entre 100m et 200m. C'est donc une zone très large dans laquelle on peut rendre le vélo, trop large à mon avis, et qui peut aussi induire des abus, comme le retour en cours intérieure sorte de privatisation etc.






Je propose une amélioration simple à réaliser, déployable très rapidement (Septembre).

La V-Box est équipée d'une connexion BlueTooth Low Energy, car il est prévu au marché que la V-Box communique avec le téléphone de l'utilisateur pour indiquer les directions du GPS sur l'écran. Certes, nous n'avons rien vu de tout ça pour l'instant. Mais on peut faire l'hypothèse raisonnable et logique que toutes les V-Box sont équipées de ce module BLE.



Il suffirait alors d'insérer des balises Bluetooth dans les stations,  par exemple dans les bornettes. Ces balises (ou beacon) ont de courtes portées et coûtent quelques euros. Il faudrait également modifier le logiciel de la V-Box pour ajouter comme condition de retour la détection d'une de ces balises. L'utilisateur qui rendrait son vélo en dehors des zones balisées, se verrait impacté soit sur ses bonus, soit par un surplus pour manque de respect de la discipline.


Voilà, comment on pourrait faire de Vélib la solution du futur avec du Free-Floating + GeoFencing.




Les avantages :
+ plus de problème de cadenas pour les vélos mécaniques
+ plus de problèmes de manque de bornettes pour rendre les vélos
+ des vélos bien localisés pour le partage et pour la maintenance.

Reste la question des vélos électriques, mais j'y reviendrai dans un prochain billet.



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